3 juin 2015 – Source : TVA Nouvelles
Éric Martel succède à Thierry Vandal à la tête d’Hydro-Québec.
M. Martel, qui occupait jusqu’à récemment le poste de président de Bombardier avions d’affaires, devient le 14e patron de l’histoire de la société d’État. Il succède à Thierry Vandal, qui était PDG d’Hydro-Québec depuis 2005. Éric Martel entrera en fonction le 6 juillet prochain.
Il touchera le même salaire de base de Thierry Vandal, soit 483 000 $. En conférence de presse, le nouveau patron d’Hydro-Québec a partagé ses quatre grands objectifs: opérer un changement de culture vers une plus grande transparence, apporter un souci accru au service à la clientèle, avoir une croissance soutenue des activités et améliorer la productivité. «En d’autres mots, je souhaite qu’Hydro Québec puisse faire mieux au bénéfice des Québécois», a-t-il résumé.
M. Martel a affirmé que c’était «avec une grande fierté, mais aussi avec une compréhension extrêmement lucide des responsabilités» qui l’attendent, qu’il avait accepté ses nouvelles fonctions.
Des façons de faire à revoir
Il faut dire que le successeur de Thierry Vandal aura fort à faire pour redorer l’image d’Hydro-Québec. Rappelons que sa nomination survient une semaine jour pour jour après la publication d’un rapport accablant de la vérificatrice générale.
Guylaine Leclerc a reproché à Hydro son manque de rigueur dans l’évaluation du matériel neuf destiné à la rénovation de Gentilly-2, qui a été vendu au rabais lors du déclassement de la centrale.
Acquise au coût de 79 millions $, une turbine a été vendue pour 75 000 $ à un ferrailleur, a révélé la vérificatrice. Le contenu du rapport a ulcéré le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, qui a exigé que les responsables de ce fiasco rendent des comptes.
«J’espère que quelqu’un va payer pour avoir mal géré l’appel d’offres pour vendre la turbine. […] Ça prend quelqu’un qui paie», avait déclaré le chef caquiste la semaine dernière.
Bombardé de questions par la CAQ, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, avait admis qu’«une ère de changement devait s’opérer à Hydro-Québec». Il avait ajouté que la société d’État «devait travailler à être plus transparente».
Retour des primes
De plus, le Journal de Québec a révélé lundi que les cadres et les hauts dirigeants d’Hydro-Québec ont pu se partager des primes totalisant 22,8 millions $ depuis le mois d’avril.
Annulées en 2010 par le ministre des Finances de l’époque, Raymond Bachand, les primes de rendement versées aux gestionnaires des sociétés d’État ont été rétablies par le gouvernement Couillard par le biais du projet de loi 28, qui a été adopté sous bâillon. Les primes ont été versées rétroactivement à 2014.
Départ de Vandal
Thierry Vandal avait annoncé en janvier dernier qu’il quitterait ses fonctions à la fin du mois d’avril, au terme de son second mandat de cinq ans. L’achat de volumes d’électricité excédentaires à la production d’Hydro-Québec, qui a contribué à la hausse des tarifs, l’acquisition des compteurs intelligents et la fermeture de la centrale Gentilly-2 ont marqué l’ère Vandal.
L’indemnité de départ du président démissionnaire, évaluée à près d’un demi-million de dollars, et la rente annuelle indexée de 450 000 $ à laquelle il aura droit ont été fortement décriées ces dernières semaines par les partis d’opposition, qui n’ont pas manqué de rappeler les hausses de tarifs élevées subies par les clients résidentiels d’Hydro sous son règne.
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