7 juillet 2016 – Source : Journal Huffinton Post Québec
Les ondes électromagnétiques émises par les téléphones portables, les
tablettes tactiles ou les jouets connectés peuvent avoir des effets sur
les fonctions cognitives – mémoire, attention, coordination – des
enfants, indique vendredi un rapport de l’Agence sanitaire française
(Anses).
Les experts, qui recommandent de limiter l’exposition des jeunes
populations, ont également recensé des effets négatifs sur le bien-être
(fatigue, troubles du sommeil, stress, anxiété), qu’ils attribuent non
pas aux ondes elles-mêmes, mais à une utilisation intensive du téléphone
portable.
Dans son état des lieux des connaissances, l’Agence nationale de
sécurité sanitaire indique en revanche que «les données actuelles issues
de la littérature internationale ne permettent pas de conclure à
l’existence ou non d’effets chez l’enfant sur le comportement, les
fonctions auditives, le développement, le système reproducteur ou
immunitaire, ni d’effets cancérogènes».
Dans certains cas, comme pour le système reproducteur ou les cancers,
«il n’y a pratiquement pas d’études disponibles pour les enfants»,
explique à l’AFP Olivier Merckel, chef de l’évaluation du risque lié aux
nouvelles technologies à l’Anses.
Pour d’autres cas de figure, comme les fonctions auditives, «il n’y a rien de flagrant en matière d’effet négatif», dit-il.
Concernant les effets sur le bien-être (fatigue, anxiété), «l’effet
observé pourrait être davantage lié à l’usage fait des téléphones
portables plutôt qu’aux radiofréquences elles-mêmes», explique le
spécialiste.
Certaines études semblent aussi associer «un usage intensif du
téléphone portable par des jeunes et une santé mentale affectée», qui se
traduit par des comportements à risque, de la dépression ou des idées
suicidaires, relève l’Anses, en souhaitant que des travaux
complémentaires soient faits pour vérifier la relation de cause à effet.
Sur la base de ces constats, l’Anses réitère sa recommandation de
2013 de s’en tenir à «un usage modéré» des téléphones portables et
d’utiliser le plus souvent possible le kit mains libres.
«Le téléphone mobile reste la source majeure d’exposition aux radiofréquences, c’est la plus intense», souligne Olivier Merckel.
Cela est dû à la puissance intrinsèque des ondes émises par les
téléphones et au fait qu’ils soient placés directement contre le corps
(à l’oreille ou dans une poche).
Les enfants plus exposés
Ces conseils de modération, valables pour les adultes, ciblent
particulièrement les enfants qui sont plus sensibles aux ondes que leurs
aînés pour des raisons physiologiques.
«Nous sommes aujourd’hui certains que les enfants sont plus exposés
que les adultes du fait de leurs différences morphologiques et
anatomiques», explique Olivier Merckel. «Ce ne sont pas de petits
adultes», insiste-t-il.
Au niveau du cerveau en particulier, certaines zones encore en transformation sont plus sensibles aux ondes.
Or, les très jeunes enfants – moins de six ans – sont aujourd’hui
exposés très tôt – même in utero – à de plus en plus d’ondes en raison
du développement tous azimuts des technologies sans fil (tablettes,
jouets connectés, wifi…).
D’où les recommandations de l’Anses d’appliquer à tous les
dispositifs émetteurs d’ondes «les mêmes obligations réglementaires» que
pour les téléphones. Principalement la mesure du débit d’absorption
spécifique (DAS), qui correspond à la quantité d’énergie absorbée par le
corps, et la publicité de cette information.
«Nous avons des interrogations sur les tablettes, notamment celles
qui fonctionnent non pas en WiFi, mais en 3G ou 4G», confie l’expert de
l’Anses.
L’agence sanitaire voudrait aussi que les conditions de ces mesures
soient révisées pour être plus proches des conditions d’utilisation et
que le niveau d’exposition générale aux ondes soit «reconsidéré» pour
assurer des marges de sécurité plus importantes, en particulier pour les
enfants.
Les experts ont en revanche écarté une interdiction des téléphones
portables aux moins de six ans, votée en 2010 mais dont le décret n’est
jamais paru.
«Il n’y pas de données sanitaires pour justifier une telle mesure»,
affirme Olivier Merckel. Si l’utilisation à un si jeune âge des
téléphones portables est «heureusement rare», il préconise de «retarder
l’âge de la première utilisation».
> Lire la nouvelle en ligne sur le site du Journal Huffinton Post Québec
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.