dimanche 27 septembre 2015

Sollicitée par des vendeurs de fenêtres et de thermopompes après avoir contacté Hydro

20 septembre 2015 – Source : Journal de Montréal

Une drôle de coïncidence

Elle est sollicitée par des vendeurs de fenêtres et de thermopompes après avoir contacté Hydro-Québec

Véronique Bénard craint que ses informations personnelles aient été transmises à des entreprises par quelqu’un chez Hydro-Québec.

Une résidente de Bois-des-Filion se demande si des entreprises de rénovation n’auraient pas des complices chez Hydro-Québec, car elle a été sollicitée par des vendeurs tout juste après avoir demandé conseil à la société d’État pour réduire sa consommation.

«Je ne peux pas croire qu’une société d’État pourrait vendre mes informations personnelles à des entreprises», dit Véronique Bénard.

Choquée, elle a d’ailleurs porté plainte au Centre antifraude du Canada.

Étonnée par la hausse importante de ses factures après l’installation d’un compteur intelligent, Mme Bénard a contacté Hydro-Québec à la fin août pour prendre une entente de paiement et obtenir des conseils pour diminuer sa consommation.

«J’ai passé 1 heure 30 au téléphone avec Hydro. Lorsque j’ai raccroché, je n’ai même pas eu le temps de me faire un café que le téléphone a sonné. C’était une compagnie de portes et fenêtres qui me demandait si je voulais économiser de l’électricité», relate-t-elle.

Pas intéressée, Mme Bénard a mis fin rapidement à la conversation. Mais quelques minutes plus tard, le téléphone sonne de nouveau.

On lui demande encore une fois si elle a des problèmes de consommation d’électricité.

Pas de logi-rénov

«Deux entreprises de suite qui me parlent de la même chose que ce que je viens de discuter avec Hydro, seulement 10 minutes après. Ça ne peut pas être le hasard», soutient Mme Bénard.

La personne au bout du fil dit alors être «mandatée par le programme gouvernemental Logi-Rénov pour la rencontrer».

Or, Logi-Rénov était un crédit d’impôt valide pour les ententes antérieures au 1er juillet. «Personne ne travaille pour Logi-Rénov. Il n’y a pas de compagnies accréditées», précise Geneviève Laurier, porte-parole de Revenu Québec.

Mais ainsi faussement mise en confiance, Mme Bénard accepte de recevoir le représentant.

«On m’a dit qu’on ne me vendrait rien, mais on a finalement tenté de me faire signer un contrat de 12 000 $ pour changer le panneau électrique et installer une thermopompe», déplore Mme Bénard.

Malgré l’insistance du vendeur, elle décide d’y penser avant de s’engager dans cette voie.

Ce dernier refuse de lui laisser l’estimation, mais lui remet sa carte au nom de Nick Savage. On y aperçoit le logo de Rénovation sans limite, une entreprise bien connue de l’Office de la protection du consommateur (OPC), où elle fait l’objet de 46 plaintes depuis 2013.

Questionné par Le Journal, Steve Benoit, le propriétaire de Rénovation sans limite a cependant assuré que le vendeur n’était plus à son emploi depuis le printemps.

« Appelez la GRC »

Quant à M. Savage, il a dit avoir fait simplement erreur avec sa carte professionnelle. Il œuvre maintenant pour Rénovation Domicili-air, où on ignorait tout de la situation.

Tous les gens contactés ont nié avoir un lien avec un employé d’Hydro-Québec.

Après la visite du vendeur, Véronique Bénard a décidé de rappeler Hydro-Québec pour leur faire part de ses doutes concernant les deux appels reçus.

«La personne m’a dit: “On est au courant, il y a un problème à l’interne. Appelez la GRC”, avant de raccrocher aussitôt», raconte-t-elle.

Le Centre antifraude a confirmé avoir reçu la plainte et qu’elle serait transférée au corps policier concerné après analyse.
Hydro lance une enquête

Préoccupée par les événements rapportés par Mme Bénard, Hydro-Québec a décidé d’ouvrir une enquête interne.

«Les préoccupations de la cliente sont prises très au sérieux par Hydro-Québec. En aucun cas, on ne vend ou ne partage ce type d’information», assure Nathalie Vachon, porte-parole de la société d’État.

Mme Vachon indique qu’Hydro-Québec s’engage à ne pas communiquer les renseignements personnels de ses clients.

Des dispositifs sont d’ailleurs mis en place pour s’assurer du respect de cette volonté.

Code d’éthique

Les représentants du service à la clientèle doivent également respecter un code d’éthique qui proscrit ce genre de pratique.

«C’est la première fois que nous entendons qu’une telle situation ait pu survenir. Hydro-Québec protège la confidentialité des renseignements personnels de ses clients. C’est très clair dans nos procédures», soutient Mme Vachon.

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samedi 19 septembre 2015

Augmentation des plaintes de 168% chez Hydro

18 septembre 2015 – Source : Journal de Québec

Les plaintes ont explosé de 168 % contre HydroQuébec, surtout concernant les compteurs intelligents. Or, la protectrice du citoyen n’a pas le pouvoir d’enquêter sur le monopole d’état et demande qu’on élargisse son mandat. Le gouvernement a toutefois répliqué que ce serait trop cher.

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17 septembre 2015 – Source : Journal Le Soleil

Extrait…

Tribunaux

Raymonde Saint-Germain dénonce par ailleurs le fait que des ministères et des organismes privilégientle recours aux tribunaux pour régler des litiges avec des citoyens.

Les plaintes contre Hydro-Québec ont bondi à son bureau au cours des derniers mois, entre autres en raison des «compteurs intelligents». Malheureusement, dit Mme Saint-Germain, la société d’État échappe à son regard. Elle aimerait que cette situation soit corrigée.

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Interférence – Compteurs intelligents à Nouvelle : Hydro-Québec se défend



18 septembre 2015 – Source : TVA CHAU

Dans la foulée de notre reportage sur l’interférence possible entre les compteurs intelligents et le réseau Internet à Nouvelle, une porte-parole d’Hydro-Québec affirme que les problèmes vécus par les citoyens du secteur du Village Allard étaient antérieurs à l’arrivée des compteurs de nouvelle génération.

La société d’État déclare n’avoir eu que 0,02 % de cas d’interférence sur plus de 3,3 millions de compteurs installés. Ces cas étaient principalement associés à des détecteurs de mouvements installés trop près du compteur.

Hydro-Québec a quand même procédé aux vérifications nécessaires pour répondre aux préoccupations de la municipalité et de ses citoyens. La Société d’État a procédé à une analyse du spectre dans la région, autant celui des compteurs que celui des antennes par lesquelles transite le réseau Internet des clients. Hydro-Québec a aussi tenu des rencontres avec la municipalité au cours desquelles les résultats préliminaires ont été partagés.

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Internet à Nouvelle: interférence avec les compteurs intelligents?

17 septembre 2015 – Source : TVA CHAU

Le printemps dernier, plusieurs citoyens du secteur du Village Allard à Nouvelle se sont plaints d’un mauvais signal Internet sur le réseau communautaire. L’hypothèse de la municipalité : une interférence avec les compteurs intelligents. Hydro Québec soutient que ses compteurs ne peuvent pas être à l’origine de la défaillance.

Les citoyens de Nouvelle ont accès à un réseau Internet communautaire. Chaque contribuable paie 50$ par année et peut obtenir un récepteur qui lui permet de recevoir le signal Internet chez lui. Le système est en place depuis 2008. Il permet, d’une part, de rendre Internet accessible à tous les budgets, mais il a surtout été mis sur pied dans une période où aucun fournisseur Internet ne voulait offrir ses services jusqu’à Nouvelle. Aujourd’hui, les citoyens ont le choix entre quelques entreprises, mais le réseau communautaire est toujours utilisé dans 550 foyers.

Problème dans le secteur Village Allard

Village Allard est situé dans une zone où l’émetteur du signal Internet est à quelques kilomètres des récepteurs, ce qui rend le risque d’interférence plus élevé. En mai dernier, la municipalité a commencé à recevoir plusieurs plaintes des résidents du secteur qui rapportaient que leur signal Internet faisait défaut. Comme le système semblait en ordre, la municipalité s’est demandé ce qui pouvait bien être en cause et a réalisé qu’Hydro Québec installait, au même moment, ses nouveaux compteurs.

La municipalité a rapidement contacté Hydro Québec pour lui faire part de ses doutes. Aussi tôt qu’au début juin, des équipes étaient sur place pour faire des tests durant quelques jours. Les employés d’Hydro Québec relèvent certaines failles dans l’équipement du réseau communautaire, mais surtout, soutiennent que les compteurs intelligents ne sont pas fautifs. Selon eux, plusieurs choses peuvent causer de l’interférence, allant jusqu’à un simple moniteur pour bébé. «Je me dis si de si petites choses peuvent influencer notre signal de réseau… Si tu additionnes des dizaines, des centaines de compteurs intelligents… Est-ce qu’il y a des chances, quelque part, que ça influence notre signal de réseau ? D’après eux non, mais moi j’ai quand même un petit doute là-dessus. Mais si je voulais une contre-expertise, ça prendrait beaucoup de temps et ça coûterait des milliers de dollars», révèle le maire, Richard Saint-Laurent, qui attend toujours le rapport d’expertise final pour étudier les conclusions d’Hydro Québec.

Entre temps, des équipements ont été remplacés. Le système semble moins sensible aux interférences. La situation pourrait même être réglée. Le maire sondera les citoyens du secteur dans les prochains jours.

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Nouveaux compteurs électriques et incendies : rapport dévoilé

17 septembre 2015 – Source : Ici Radio-Canada

Une distance d’un mètre entre un réservoir fixe de propane et un compteur électrique de nouvelle génération ne poserait finalement pas de risque d’incendie ou d’explosion. Mais une mesure préventive est toutefois suggérée.

Telle est la conclusion d’une étude commandée à l’Institut de recherche d’Hydro-Québec, l’IREQ, réalisée sous l’observation du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), qui a été rendue publique jeudi.

Les auteurs de l’étude concluent que pour les installations résidentielles, lorsqu’on applique une mesure préventive, la distance d’un mètre entre le compteur de nouvelle génération et un réservoir fixe de propane ne pose pas de risque d’explosion ou d’incendie. Il est toutefois recommandé de diriger la sortie d’évent des régulateurs de pression vers le sol, à titre préventif.

Bien que d’autres mesures préventives soient évoquées dans le rapport, celle qui est recommandée a le mérite d’être plus simple.

« L’installation d’un conduit afin de diriger la sortie d’évent des régulateurs de pression vers le sol est la mesure préventive recommandée. Cette solution requiert peu de temps à mettre en place. »
— Une des conclusions de l’étude commandée à l’IREQ

Les régulateurs de pression qui sont disponibles sur le marché sont déjà prévus pour l’utilisation d’un conduit de dérivation, fait-on valoir.

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Une nouvelle étude au sujet des compteurs intelligents

17 septembre 2015 – Source : Tag Média Shawinigan

Les compteurs intelligents suscitent plusieurs inquiétudes dans la région. Plusieurs se sont questionnés sur les dangers liés à la santé, mais aussi aux risques d’incendie.

Hydro-Québec a dévoilé les conclusions de l’étude portant sur la distance à maintenir entre un compteur de nouvelle génération et un réservoir fixe de propane. Les résultats de l’étude menée par l’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ), sous l’observation du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), montrent qu’une distance de un mètre entre l’appareil de mesurage et un réservoir fixe de propane ne pose pas de risque avec l’application d’une mesure préventive simple.

Selon le rapport du CRIQ, le «programme d’essais a permis de déterminer que pour les installations résidentielles, en appliquant une mesure préventive, une distance de 1 mètre entre un compteur de nouvelle génération et un réservoir de propane ne pose pas de risque d’explosion».

De plus, le rapport mentionne que les scénarios de fuite, que ce soit lors du remplissage du réservoir ou lors de son exploitation courante «n’ont montré aucune infiltration de propane dans l’embase ou le compteur. Les seuls scénarios où du propane s’est infiltré dans l’embase et le compteur sont les scénarios de défaut ou de bris de régulateur».

La reprise des essais après l’application de mesures d’atténuation a démontré que le niveau d’inflammabilité n’a jamais été atteint dans ces conditions.

À la suite du dépôt des rapports, Hydro-Québec a soumis une demande à la Régie du bâtiment du Québec afin que le compteur de nouvelle génération soit traité de la même façon que le compteur traditionnel qui peut être situé à un mètre d’un réservoir de propane selon les dispositions en vigueur. D’ici à ce que la RBQ rende une décision, la fonction d’interruption à distance du compteur de nouvelle génération demeurera inactive pour les installations considérées non conformes.

LES MESURES À PRENDRE

Les chercheurs recommandent d’orienter la sortie des régulateurs de pression de telle sorte qu’elle soit du côté opposé au compteur. Il est aussi possible d’installer un conduit afin de diriger la sortie des régulateurs de pression vers le sol. Dans le rapport du CRIQ, il est stipulé que «cette solution ne requiert que peu de temps à mettre en place. Les régulateurs de pression disponibles sur le marché sont déjà prévus pour l’utilisation d’un conduit de dérivation».

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60 000 Québécois contre la hausse des tarifs d’Hydro-Québec

17 septembre 2015 – Source : Journal La Nouvelle Union

SOCIETE. La députée d’Arthabaska, Sylvie Roy, a déposé à l’Assemblée nationale une pétition de près de 60 000 signatures demandant à la Régie de l’énergie de ne pas permettre de hausse des tarifs d’électricité pour Hydro-Québec.

L’instigatrice de la pétition, Julie Germain de Princeville dans le comté d’Arthabaska, avance que les profits record réalisés par Hydro-Québec ne justifient aucunement une hausse des tarifs, d’autant plus que la dernière hausse d’Hydro de 2,9 % est bien au-delà de l’inflation.

«Nous soussignés demandons à l’Assemblée nationale de bien vouloir interdire la Régie de l’énergie d’autoriser toute hausse subséquente des tarifs d’électricité à Hydro-Québec, de réclamer à Hydro-Québec une baisse des tarifs de l’ordre de 10 % et d’ordonner à Hydro-Québec de gérer la société d’État de manière efficiente, en réalisant des profits avec les ventes à l’exportation», peut-on lire en conclusion de cette pétition.

Mme Germain a recueilli 59 116 signatures jusqu’à la date limite du premier juillet dernier sur le site de l’Assemblée nationale. À cela, s’ajoutent 800 autres signatures manuscrites acheminées en format papier.

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Souffrez-vous des ondes électromagnétiques?

15 septembre 2015 – Source : Santé Nature Innovation

Chère lectrice, cher lecteur,

Imaginez que la simple présence d’un téléphone portable, d’une antenne-relais, d’appareils électriques même, déclenche chez vous des douleurs, maux de tête, maux de dents, sonnerie dans les oreilles, sensations de brûlure sur la peau.

Vous ne pouvez plus entrer dans un bureau, une galerie commerciale… Vous devez dépenser des fortunes et consacrer un temps considérable à aménager votre maison pour vous mettre à l’abri. Vous ne pouvez même plus sortir dans un centre-ville sans vous protéger la tête avec un casque recouvert d’aluminium…

Mais au lieu de vous plaindre, tout le monde se moque de vous.

Côté médecine, vous ne rencontrez qu’incompréhension, sourires en coin, sarcasmes. Les seules personnes qui s’intéressent à votre cas sont des journalistes télé qui cherchent à faire un documentaire sur la bête curieuse que vous êtes.

En fait, toute la société s’arc-boute pour nier une réalité incontestable : les ondes électromagnétiques nous ont envahis, et les conséquences sur le fonctionnement de nos cellules sont aussi certaines que le fait que la Terre tourne autour du soleil, ainsi que je vais l’expliquer dans un instant.
Une propagande massive pour nier la réalité

Les personnes qui s’inquiètent des ondes électromagnétiques sont victimes d’une propagande massive. Tous les efforts sont faits pour les mettre dans la catégorie des fous ou des hypochondriaques (malades imaginaires).

Il est vrai que les enjeux financiers derrière ce débat sont énormes. Si, demain, il était officiellement reconnu que les ondes électromagnétiques rendent les enfants hyperactifs, stressent les adultes, tuent les cellules, accélèrent le vieillissement et donnent le cancer… des pans entiers de l’économie s’écrouleraient.

Non seulement l’industrie des télécommunications mais aussi tous les secteurs qui recourent au wifi, aux téléphones mobiles, aux radios, aux communications par satellite pour fonctionner.

Dans les pays riches, inutile d’insister : c’est toute la société qui serait à réorganiser. Mais ce qu’on ignore en général, c’est que c’est encore plus vrai dans les pays pauvres.

Ces pays n’ont jamais développé d’infrastructures de télécommunication terrestres (par les câbles et les fils électriques). Ils sont par contre couverts par des relais de téléphonie mobile, devenus indispensables aux populations pour leurs activités quotidiennes : commerce, transport, information et même services bancaires. Sans cela, ce serait la catastrophe.
Omerta sur l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques

Il ne faut donc pas s’étonner de l’omerta qui pèse aujourd’hui sur les cas d’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques.

Il s’agit de cas cliniques, décrits par des médecins, de personnes souffrant des symptômes les plus divers en présence d’ondes électromagnétiques : maux de crâne, maux de dents et de gencives, acouphènes (sonneries dans les oreilles), troubles du rythme cardiaque, douleurs articulaires, sommeil agité, fatigue, irritabilité…

Pour se protéger des ondes, ces personnes sont obligées de vivre dans les rares forêts, montagnes, grottes qui sont encore préservées des ondes électromagnétiques artificielles. En ville, là où les ondes sont omniprésentes, elles doivent se couvrir de protections métalliques.

Magda Havas et David Stetzer, dans une célèbre étude de cas publiée en 2004, ont décrit la situation de cinq personnes ayant installé chez elles un appareil permettant de diminuer les courants électromagnétiques dans l’air (filtre Havas/Stetzer). Entre autres cas de personnes ayant témoigné d’une forte baisse de leurs maux de tête, problèmes de sommeil, anxiété, etc., ils rapportent le cas, plus spectaculaire encore, d’une dame de 80 ans souffrant de diabète.

Pour traiter sa maladie, elle devait mesurer son niveau de sucre sanguin (glycémie) chaque matin à 7 heures, avant de prendre son petit-déjeuner, et prendre de l’insuline.

Avant l’installation du filtre, sa glycémie à jeun le matin variait entre 152 et 209 mg/dL, avec une moyenne de 171 mg/dL. Le diabète est défini par un taux supérieur à 126 mg/dL, le prédiabète par un taux de 100 à 125.

Le lendemain du jour où le filtre fut installé, son taux de sucre à jeun était normal, à 87 mg/dL. Elle ne prit donc pas son insuline (sans quoi elle serait tombée en hypoglycémie). Durant la première semaine, sa glycémie à jeun fut en moyenne de 119 mg/dL. Le filtre n’eut pas d’effet sur sa glycémie à 5 heures de l’après-midi. Les jours où elle sortait et se rendait dans des lieux publics susceptibles d’avoir de hauts niveaux d’ondes, son niveau de glucose augmentait de façon significative [1]. Toutefois, malgré ces études, malgré les spectaculaires émissions régulièrement diffusées par les télévisions, la réalité même de l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques reste vigoureusement contestée.

Il est de bon ton de souligner que les études sur ces personnes ont montré qu’elles étaient incapables de savoir, en fonction des symptômes qu’elles prétendent ressentir, si elles étaient réellement soumises à un rayonnement électromagnétique.
Les compagnies d’assurance se couvrent

Les ondes électromagnétiques sont officiellement encore « inoffensives », mais les assureurs, eux, ont pris leurs précautions depuis longtemps. Depuis 2003, ils ont pris soin d’inscrire en toutes lettres dans leurs contrats qu’ils se désengagent des « dommages de toute nature liés aux champs et ondes électromagnétiques » vis-à-vis des opérateurs de téléphonie mobile [2]. Les dégâts liés aux ondes ont donc acquis le même statut que ceux causés par l’amiante : ils sont inassurables, même dans la catégorie « grand risques ». Les ondes figurent d’ailleurs aussi aux côtés de l’amiante dans la catégorie 2B des agents cancérogènes possibles définie par le Centre international de recherches sur le cancer de l’OMS, tout comme le plomb et le DDT [3]. Et pour cause : médicalement parlant, il y a de très bonnes raisons de penser que le fonctionnement de nos cellules est fortement influencé, et même perturbé, par les ondes électromagnétiques qui circulent autour de nous [4].
Les champs magnétiques jouent un rôle fondamental dans notre biologie

Les ondes électromagnétiques, comme leur nom l’indique, interfèrent avec tous les courants électriques et les champs magnétiques. Or, l’électricité et les champs magnétiques jouent un rôle fondamental dans notre biologie et il est impossible qu’il n’y ait pas d’interférence.

Par exemple, toutes les cellules vivantes ont un « plus » et un « moins », comme un aimant.

C’est cela qui leur permet de faire entrer et sortir des substances, en les attirant ou en les repoussant, comme les ions sodium et potassium qui sont en flux permanent, ou les ions calcium et magnésium.

Les scientifiques savent même mesurer avec des électrodes le potentiel électrique des membranes cellulaires.

L’électricité sert aussi à nos cellules nerveuses (neurones) pour communiquer : quand vous touchez quelque chose avec votre main, un récepteur dans votre peau produit un petit choc électrique. Il passe d’une cellule nerveuse à l’autre par les synapses, qui sont les connecteurs électriques entre les cellules, jusqu’à votre cerveau.

L’électricité est même utilisée pour penser : quand vous réfléchissez ou ressentez des émotions votre cerveau s’active, on pourrait presque dire qu’il s’allume comme une ampoule ! Il est possible de suivre cette activité en faisant passer des ondes magnétiques à travers votre cerveau. Ces ondes sont perturbées par les courants électriques internes et c’est en mesurant ces perturbations qu’on sait quelle est la partie du cerveau qui travaille. C’est ce qui permet la technique de l’IRM, ou imagerie par résonance magnétique. L’IRM est un énorme électro-aimant qui fait passer à travers votre corps des ondes électromagnétiques et qui mesure ainsi ce qui se passe en vous.

Ce n’est donc pas une « théorie » d’expliquer que le corps humain est influencé par les ondes électromagnétiques de l’environnement, c’est un fait avéré.

Ces ondes ont toujours existé mais elles étaient historiquement faibles. Dans la nature, les plus notables proviennent du champ magnétique terrestre qui explique le phénomène de la boussole, où une aiguille aimantée s’aligne spontanément sur l’axe nord-sud.

Depuis l’invention et la diffusion de l’électricité, par contre, des ondes électromagnétiques incomparablement plus fortes ont envahi notre environnement.

Nous sommes aujourd’hui inondés de fréquences électromagnétiques variant de 20 Hertz (train électrique) à un milliard de Hertz (communication sans fil).

Elles ont commencé à se multiplier avec la radio dans les années 1920, le radar dans les années 1940, la télévision dans les années 1950, les ordinateurs dans les années 1970, les téléphones portables dans les années 90 et le wifi dans les années 2000.

Se pourrait-il que ces ondes perturbent le métabolisme de nos cellules, accélérant le vieillissement et favorisant certaines maladies ? Se pourrait-il qu’elles aient des conséquences sur notre système nerveux, en provoquant maux de tête, fatigue, stress ?

Il semble bien que oui, malheureusement.
Les ondes électromagnétiques hâtent la mort des cellules

En 2007, des scientifiques américains ont exposé des cultures de neurones et d’astrocytes (cellules humaines) à un téléphone mobile GSM. Au bout de deux heures seulement, les gènes de ces cellules ont commencé à s’exprimer différemment. En particulier les gènes associés à l’apoptose, c’est-à-dire le « programme informatique » qui prépare la mort de la cellule, se sont mis en route [5]. C’est une étude évidemment très inquiétante, qui recoupe les résultats d’une étude finlandaise : exposant des cellules à des ondes de téléphone mobile, ces chercheurs ont eux aussi constaté un changement dans les protéines fabriquées par ces cellules [6], ce qui n’est pas étonnant quand on sait que, ultimement, tous les mécanismes biochimiques reposent sur des échanges électriques. À noter toutefois que ces études ont été réalisées sur des cultures cellulaires, non sur des organismes vivants.
Ondes électromagnétiques et stress

Suite à ces résultats, des études ont été réalisées sur des organismes vivants, à commencer par des plantes.

Le Pr Gérard Ledoigt, de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, a publié les résultats d’une expérience sur des plants de tomate, exposés eux aussi à un champ électromagnétique équivalent à celui d’un téléphone portable. Au bout de dix minutes seulement, les cellules ont commencé à produire d’importantes quantités de « molécules du stress » : calmoduline, inhibiteur de la protéinase, calcium-dependent protein kinase [7].

Ces molécules sont les mêmes que dans les cellules humaines, on peut donc supposer qu’elles réagissent de la même manière.

Il est possible que la présence de téléphones portables et d’ondes wifi dans les lieux publics, les bureaux et les habitations, favorise un état de stress généralisé. « Il y a de l’électricité dans l’air », remarquaient les Anciens : juste avant l’orage, en effet, l’atmosphère est chargés d’électricité statique, et les troupeaux s’agitaient, se bousculaient, les bêtes paraissant même ressentir une certaine angoisse.

Pourquoi les êtres humains seraient-ils immunisés contre ce phénomène ? Les professeurs le constatent aussi dans les salles de classe. Quand finalement éclate le tonnerre et tombent des torrents de pluie, un soulagement, une joie même gagne les cœurs, tandis que l’électricité qui appesantissait l’atmosphère est nettoyée.

Les enfants y sont particulièrement sensibles car leur boîte crânienne est moins épaisse et plus molle. Elle absorbe 60 % de rayonnements électromagnétiques de plus que celle des adultes.

Une étude publiée dans la revue Epidemiology a montré que l’utilisation intensive du téléphone portable chez les enfants, et donc l’exposition aux ondes, était associée à un risque 80 % plus élevé de souffrir d’hyperactivité et de troubles du comportement [8].
Les ondes électromagnétiques favorisent les tumeurs au cerveau

En 2011, des chercheurs ont tiré la sonnette d’alarme après avoir étudié l’ensemble des données disponibles sur l’usage du téléphone portable. Ils ont conclu que l’usage du téléphone portable sur le long terme double le risque de tumeur au cerveau [9]. Une autre étude publiée dans la revue Pathophysiology en octobre 2014 a étudié deux populations d’adultes ayant été victimes d’une tumeur du cerveau. Ils ont constaté que le risque augmentait avec l’intensité d’utilisation du téléphone portable. Le risque est plus élevé encore pour les personnes ayant commencé à l’utiliser avant l’âge de 20 ans. Cette augmentation va de 10 à 60 %, avec une moyenne de 30 % [10]. Il s’agit d’informations publiques. Elles semblent avoir été entendues par une partie de la population qui utilise une oreillette ou un kit main-libre pour téléphoner.

Mais la réalité est que cette précaution n’est pas suffisante.
Comment prendre ses précautions

C’est donc à mon avis une précaution élémentaire que de limiter son exposition aux ondes électromagnétiques.

La première mesure à prendre, qui est de loin la plus importante pour sa santé, et pas seulement sur le plan des ondes d’ailleurs, est de déménager et de changer de métier si nécessaire.

Cela semble radical, impossible même à la plupart d’entre nous qui vivons avec cette conviction, que l’on nous a enfoncée dans le crâne, que nous n’avons pas le choix. Je ne dis pas que ce soit facile. Mais je dis qu’il existe des cas innombrables de personnes qui ont fait le choix de vivre loin des centre-villes, souvent au prix d’une moindre rémunération, mais dont la qualité de vie au bout du compte a augmenté. Je n’en dirai pas plus sur cet important sujet que je reprendrai à une autre occasion.

D’une façon générale dans votre maison, placez vos appareils électriques contre les murs donnant sur l’extérieur.
Ne gardez aucun appareil électrique dans votre chambre, et veillez aussi qu’il n’y en ait pas non plus de l’autre côté du mur contre lequel est placé votre lit.
Evitez les lampes basse consommation bon marché dites « fluocompactes ». Leur culot contient un ballast électronique renfermant un générateur d’ondes à basse fréquence. Vérifiez en particulier que vous n’en avez pas dans vos lampes de chevet, et remplacez-les par des ampoules LED lumière chaude.
Utilisez un ordinateur à écran plat et éloignez-vous au maximum du moniteur, en le plaçant le plus loin possible sur votre bureau. Utilisez un clavier et une souris avec fil.
Évitez le wifi pour connecter votre ordinateur à Internet, et utilisez un fil.
Si vous avez un ordinateur portable, ne le posez pas sur vos genoux ou contre vous. Utilisez un clavier, une souris et si possible un écran externe quand vous pouvez. Utilisez au maximum la batterie, plutôt que de le brancher. Lorsque vous devez le recharger, mettez-le dans un endroit isolé de votre maison.
Limitez l’usage de la lumière électrique. Vous redécouvrirez le plaisir de vivre au rythme naturel du cycle du soleil. Si vous téléphonez le soir ou recevez des amis, une lumière très tamisée peut non seulement suffire, mais aussi créer une ambiance plus conviviale.
Débranchez votre borne wifi la nuit.
Limitez au maximum les radios, scanners, IRMs, échographies. Essayez de trouver un médecin désireux et capable de faire un maximum de diagnostics sans se couvrir avec des examens superflus.
Si vous avez un bébé, évitez le babyphone : il émet des micro-ondes pulsées particulièrement nocives pour le cerveau des petits.
Ne dormez pas à côté de votre téléphone portable. Non seulement il faut l’éteindre et le mettre à charger à l’autre bout de la maison, mais il faut qu’il soit le plus loin possible de vous, car un téléphone portable contient un aimant si puissant qu’il continue à émettre des ondes, même éteint ; d’ailleurs, si vous le pouvez, passez-vous de téléphone portable !

À votre santé !

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Électrohypersensibilité à l’école : une mère devant les tribunaux

10 septembre 2015 – Source : Magazine La Maison du 21e siècle

Une avocate montréalaise vient de déposer une plainte pour discrimination contre la Direction de la santé publique (DSP) de Montréal et le gouvernement du Québec qui refusent de lui accorder ainsi qu’à ses trois enfants des accommodements raisonnables pour cause d’électrohypersensibilité.

Selon leur médecin, mère et enfants ont développé une intolérance sévère aux champs électromagnétiques (CEM) de radiofréquences (RF) émises par les antennes et les appareils sans fil, comme les modems et routeurs Wi-Fi. Cette mère a déposé sa plainte à la Commission québécoise des droits de la personne et des droits de la jeunesse le 28 août dernier et compte également intenter des procédures devant la Cour supérieure.

« La DSP contrevient à la Loi canadienne sur les droits de la personne », affirme l’avocate dont nous taisons le nom pour protéger l’identifié de ses enfants. Elle se réfère notamment au rapport Le rayonnement électromagnétique de radiofréquences et la santé des Canadiens, déposé le 17 juin dernier par le Comité permanent de la Santé des la Chambre des communes, qui y recommandait, notamment : « Que le gouvernement du Canada continue de prendre des accommodements raisonnables en cas de manifestations d’intolérance au milieu, comme l’hypersensibilité électromagnétique [HSEM], conformément à ce qu’exige la Loi canadienne sur les droits de la personne. »

Tachycardie, acouphènes, maux de tête…

À la recherche d’écoles saines pour ses enfants depuis le mois de mai, l’avocate dit n’avoir « que de bons mots » pour Dominique Bertrand, directeur-adjoint de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB), et son coordonnateur de la santé et sécurité, Marc Bisson, qui ont pris des mesures pour réduire l’exposition aux RF de deux de ses trois enfants dans des écoles de l’Ouest de l’île de Montréal. « M. Bisson était d’accord pour débrancher le Wi-Fi dans leur classe et que celle-ci soit la plus éloignée possible de routeurs. Et il aurait aussi écrit une directive interdisant d’activer un cellulaire en présence de ma fille de neuf ans. » L’avocate raconte que cette fillette saigne souvent du nez lorsqu’exposée au Wi-Fi, même à son insu, preuve pour cette mère que cette condition n’est pas psychosomatique.

Trouver une école sans ondes est plus difficile au secondaire, où la plupart des élèves ont un cellulaire. Et dans certaines écoles, même en éteignant le Wi-Fi, les niveaux de radiations dépassent les recommandations de l’Association médicale autrichienne en matière d’exposition aux RF, dit l’avocate. « Au Collège Jean-de-Brébeuf, l’entrée est surexposée par les émissions des antennes de cellulaires installées de l’autre côté de la rue, sur le toit et les murs de l’Hôpital Sainte-Justine! »

Son autre fille, qui a 12 ans, souffre de maux de ventre et de tête en présence soutenue de RF (de type micro-ondes). Cette mère a aussi dû retirer son fils de 14 ans du Collège de Montréal où il souffrait notamment de tachycardie, d’acouphènes, de troubles de concentration et de mémoire. (Des symptômes documentés depuis la Deuxième Guerre Mondiale chez certains militaires surexposés aux ondes radio et atteints de ce que l’on appelait à l’époque la maladie des micro-ondes.) Le 27 août, le directeur-adjoint de la CSMB l’a finalement inscrit dans une classe sans Wi-Fi à l’école secondaire Mont-Royal.

« L’inaction du ministère de la Santé et de la Direction de la santé publique m’indigne. Lorsqu’il y a un moindre petit doute quant à la santé, le principe de précaution devrait prévaloir », dit cette mère qui a mis ces organismes en demeure le 22 juillet dernier. À part des accusés de réception, elle n’a reçu qu’une réponse par courriel, celle du Dr Richard Massé, directeur de la DSP, le 27 août. Il y cite les avis de Santé Canada, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres organismes internationaux repris dans un avis intitulé Le Wi-Fi à l’école rédigé en 2014 par Monique Beausoleil, toxicologue à la DSP, pour la Commission scolaire de Montréal. Cet avis concluait que « jusqu’à présent, la recherche n’a pas pu fournir de données qui démontreraient une relation de cause à effet entre l’exposition aux RF et les symptômes rapportés par les personnes qui disent présenter une » hypersensibilité électromagnétique « . Compte tenu, d’une part, des niveaux d’exposition aux RF attribuables à la technologie Wi-Fi, et d’autre part, des résultats des études scientifiques rigoureuses portant sur les effets des RF sur la santé, l’utilisation du Wi-Fi dans les écoles primaires ne constitue pas un risque pour la santé des enseignants ni celle des élèves. »

Bien que l’OMS reconnaisse l’existence de cette condition depuis 2005, l’organisme affirme qu’il n’est pas prouvé hors de tout doute que ce sont les champs électromagnétiques (CEM) qui en déclenchent les symptômes. Mais cet avis est contesté par un nombre croissant d’experts et même par l’Association médicale autrichienne, qui publiait en 2011 une Directive pour le diagnostic et le traitement de problèmes de santé et maladies liés aux CEM. D’ailleurs, dès l’an 2000, le Conseil des ministres des pays nordiques européens (dont la Suède) a d’ailleurs reconnu la HSEM comme un handicap donnant droit à des accommodements, précisant que ses symptômes (fatigue, problèmes de mémoire et de concentration, etc.) disparaissent dans les « environnements non électriques ».

À la CSMB, le porte-parole Jean-Michel Nahas affirme que l’on exige que les appareils Wi-Fi se conforment aux recommandations du Code de sécurité 6 (CS6) de Santé Canada. Ces lignes directrices recommandent des limites d’exposition humaine aux RF afin d’éviter que toute exposition de six minutes ne provoque l’échauffement de tissus. Or, dès 1993, trois organismes fédéraux américains (EPA, FDA, NISOSH) ont déclaré que la ligne directrice américaine s’apparentant au CS6 présentait des « failles majeures », car elle fait fi des effets non thermiques des faibles expositions aux RF à long terme, reconnus en 1986. D’ailleurs, en 2014, l’Académie américaine de pédiatrie, association regroupant plus de 60 000 pédiatres, a demandé au gouvernement américain d’adopter des limites d’exposition aux RF tenant compte de la plus grande vulnérabilité des enfants.

Pourquoi la CSMB a-t-elle accommodé les enfants de notrea avocate? « Des mesures d’exception pourraient être envisagées dans des cas précis où un élève ou un enseignant se plaint de symptômes appuyés par le diagnostic d’un médecin. Nous nous assurons néanmoins que les services, notamment l’internet sans fil, ne soient pas diminués par ces accommodements », explique M. Nahas.

Désaccord à la DSP

Or, l’avocate possède justement une lettre de son médecin, le Dr Louis Jacques, professeur de médecine à l’Université de Montréal, médecin à la Clinique de médecine du travail et de l’environnement de l’Hôpital Notre-Dame, et même médecin-conseil… à la DSP de Montréal. Il y recommande le remplacement du Wi-Fi par un branchement internet câblé, comme le fait Israël dans les classes des plus jeunes élèves et tel que le recommandent des pays comme la Suisse et l’Allemagne. Depuis la fin janvier 2015, le Wi-Fi est même interdit en France dans les garderies et centres de petite enfance et restreint dans les écoles primaires.

La lettre du Dr Louis Jacques. (Cliquer pour l'agrandir.)

« Notez que le retrait du Wi-Fi dans l’ensemble de l’école et de toutes les écoles est une mesure de prévention parmi d’autres contre les CEM qui a été recommandée par plusieurs scientifiques dans le monde », écrivait le Dr Jacques le 11 juin dernier dans cette lettre adressée à l’école primaire d’une des filles de l’avocate. Il ajoutait : Les effets potentiels [des CEM] sur la santé sont multiples : outre le syndrome d’hypersensibilité qui affecterait de 3 à 5 % des personnes (la prévalence semble en croissance), mentionnons les effets cancérogènes, sur le cœur et sur le développement du cerveau. » En concluant que « la documentation scientifique est considérable », il se référait notamment au site internet emfscientist.org qui présente un appel à la précaution lancé en mai 2015 par 190 experts ayant signé plus de 2 000 études sur le sujet. Parmi les experts qui recommandent le retrait du Wi-Fi des écoles, on retrouve le Dr Anthony Miller, professeur émérite d’épidémiologie à l’Université de Toronto et responsable des études épidémiologiques à l’Institut national du cancer, de 1971 à 1986. « Les enfants devraient réduire leur exposition aux émissions du Wi-Fi et les femmes enceintes devraient éviter de mettre un portable ou une tablette sur leur ventre », nous disait-il en entrevue l’année dernière.

Débat scientifique

L’absence de consensus scientifique entourant la HSEM n’a pas empêché le Tribunal du contentieux de l’incapacité de Toulouse, début juillet, de reconnaître, expertise médicale à l’appui, que Marine Richard, la plaignante, souffre d’un syndrome dont « la description des signes cliniques est irréfutable » », rapportait le 25 août Le Figaro. Cette première par un tribunal français a permis à Mme Richard, qui souffre d’une déficience fonctionnelle à 85 % l’empêchant de travailler, attribuée aux CEM par son médecin, de se voir accorder « une allocation de 800 euros par mois pour trois ans, éventuellement renouvelable ».

Pourtant, dans son avis de décembre 2005, l’OMS affirmait que la majorité des études sur le sujet « indique que les individus se plaignant de HSEM sont incapables de détecter plus précisément une exposition à des CEM que des individus ordinaires. Des études bien contrôlées et menées en double aveugle ont montré que ces symptômes n’étaient pas corrélés avec l’exposition aux CEM. » Or, en consultant le site britannique Powerwatch.org.uk, l’on constate qu’il existe autant d’études indiquant le contraire et qu’elles ont été menées par des experts non financés par l’industrie ou un État. J’ai rencontré certains de ces experts en mai dernier à Bruxelles, au 5e Colloque de l’Appel de Paris, portant cette année sur les hypersensibilités environnementales. L’un d’eux, Igor Belyaev, docteur en radiobiologie et en génétique et chercheur en chef au Laboratoire de radiobiologie de l’Académie des sciences russe, m’a alors expliqué que plusieurs études semblent avoir été conçues pour faire croire que la HSEM est psychosomatique. Elles ne tiennent par exemple pas compte du fait que les symptômes apparaissent souvent des heures après l’exposition. De plus, en général, on expose les sujets en laboratoire à des RF pures qui n’ont aucunement les caractéristiques (fréquences multiples, largeurs de bandes, modulation, polarisation, intensité, durées variables d’exposition, interférence, etc.) des ondes auxquelles nous sommes exposées quotidiennement. (Lire ici son article sur les variables physiques et biologiques influençant les effets non thermiques des RF, dont il recommande de tenir compte afin de publier des études reproductibles et des normes de sécurité réalistes.)

L’organisateur du colloque de Bruxelles, l’oncologue parisien Dominique Belpomme, traite depuis quatre ans plus de 1 200 patients (lire sa présentation Powerpoint) qu’il a diagnostiqués comme souffrant de HSEM, qu’il a rebaptisée Syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques (SICEM). Il affirme qu’ils affichent tous des signes cliniques de souffrance cérébrale comme un manque de sang et donc d’oxygène au cerveau, des taux élevés d’histamine et de protéines de choc thermique ou une diminution de vitamine D ainsi que de mélatonine, puissante hormone anticancer responsable de l’horloge biologique. « Leurs symptômes ne sont pas expliqués par une pathologie connue, ils apparaissent et sont reproductibles sous l’effet des champs électromagnétiques et ils régressent ou disparaissent en cas d’évitement de ces ondes. »

L’un des conférenciers les plus appréciés lors de ce colloque était octogénaire. Le Dr William J. Rea, expert texan qui a traité plus de 30 000 personnes hypersensibles à l’environnement depuis le début des années 1970. En 1991, il signait une étude dans le Journal of Bioelectricity expliquant comment induire des symptômes neurologiques et cardiaques de HSEM. Ce n’est qu’après un repos de quelques jours dans un environnement sans pollution afin de calmer leur système nerveux que son équipe a exposé des patients à des ondes et à des placebos, et ce, en double aveugle (à l’insu des chercheurs et des sujets). En entrevue à Bruxelles, il m’a confié que 80 % de ses patients électrohypersensibles avaient préalablement été empoisonnés par des moisissures ou par des produits chimiques ayant notamment atteint leurs systèmes immunitaire et neurologique.

Notre fameuse avocate, qui souffre d’ailleurs d’une carence sévère en vitamine D, m’a confié que ses symptômes et ceux de ses enfants sont apparus près de deux ans après avoir quitté une maison où ils ont subi des infections à répétition découlant d’une exposition importante à des moisissures à la suite d’une infiltration d’eau. Les déclencheurs, selon elle : le modem de Bell Fibe à côté de son ordinateur de travail et un nouveau compteur intelligent, tous deux émetteurs de radiofréquences dont les crêtes de puissance ne sont jamais mentionnées par les autorités de santé publique, qui ne parlent que de niveaux moyens d’exposition. Impossible, selon la DSP.

« Le Wi-Fi expose plusieurs enfants à des doses annuelles de RF beaucoup plus grandes que celles reçues d’un téléphone cellulaire qui peut vous donner une dose plus élevée mais auquel on est beaucoup moins exposé, expliquait pourtant à Bruxelles la toxicologue Magda Havas, experte en effets des CEM à l’Université Trent, en Ontario. Depuis 2010, il y a eu plusieurs arrêts cardiaques chez des écoliers à Collingwood. »

Pour sa part, le médecin californien Karl Maret a mesuré chez un enfant hypersensible des niveaux d’exposition cumulatifs plus élevés à son école que ceux mesurés dans un café internet. « Les enfants électrohypersensibles et les femmes enceintes, dit-il dans une conférence donnée au Commonwealth Club de San Francisco en juin 2015, sont les plus à risque. Ils sont comme les canaris qu’on envoyait jadis dans les mines et qui nous disent qu’il y a un problème et qu’il est grand temps qu’on s’en occupe. »

À la DSP, la porte-parole Marie Pinard nie que le Dr Louis Jacques aurait été réprimandé pour avoir contredit l’avis de sa collègue Monique Beausoleil. « Les médecins en clinique sont totalement indépendants dans la détermination de leurs avis diagnostics et des traitements qu’ils suggèrent à leurs patients. » Le Dr Fernand Turcotte, qui a cofondé le Département de médecine sociale et préventive de l’Université Laval, dit qu’il serait surpris que le Dr Jacques fasse l’objet de quelque blâme. « Louis est un gars qui connaît bien son métier, je n’ai aucun doute sur sa crédibilité et son indépendance. »

Pour en savoir davantage :

Quand le vase déborde : l’intolérance aux ondes

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