jeudi 15 octobre 2015

Le PDG d’Hydro-Québec reconnaît que les Québécois font les frais des surplus d’énergie

8 octobre 2015 – Source : Journal de Montréal

MONTRÉAL – Hydro-Québec se retrouve avec des surplus d’énergie, car la demande d’électricité qu’elle anticipait est moindre que prévu. Les Québécois paient actuellement trop cher pour cette gestion, a admis jeudi le nouveau PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel.

«C’est clair qu’on a des surplus d’énergie au Québec, a dit à TVA Nouvelles le président-directeur général, entré en fonction le 6 juillet dernier. Mais quand on regarde les besoins énergétiques du Québec 15 ou 20 ans d’avance, ce n’est pas facile de prévoir ce qui va arriver.»

En 2000, Hydro-Québec prévoyait une croissance de la demande. La récession économique de 2008-2009 a fait mentir ces prévisions. «Cette demande a fondu, on n’a pas eu la même croissance et on s’est ramassé avec des surplus», a tenu à rappeler M. Martel.

«Moi, je regarde vers l’avant, philosophe-t-il. Avec mon comité de direction, on est en train de faire des analyses extrêmement pointues pour voir de quelle énergie on aura besoin dans les 15-20 prochaines années.»

«C’est clair qu’on ne va pas acheter des choses dont on n’a pas besoin, a-t-il assuré. Dans le futur, on va aligner la demande et on sera plus conservateurs.»

Le nouveau PDG veut également accroître ses exportations.

Pour l’instant, Hydro-Québec doit respecter des contrats impossibles à renégocier, a précisé Éric Martel.

Cette électricité coûte donc trop cher? «Exactement», a-t-il répondu.

Lorsque le client d’Hydro-Québec prend connaissance des augmentations de tarif d’électricité autorisées par la Régie de l’énergie, en hausse de 7,2 % depuis deux ans et de 28,9 % depuis 2004, il peut avoir l’impression de payer trop cher.

«Hydro-Québec, actuellement, a les tarifs d’électricité les plus bas en Amérique du Nord», a réitéré M. Martel, affirmant que de l’électricité vendue 100 $ à Montréal serait facturée 200 $ à Toronto et 400 $ à New York.

Il a aussi donné l’exemple d’une consommation d’électricité de 100 $ d’électricité en 1963, lorsque la société d’État a nationalisé les distributeurs privés d’électricité au Québec. «Cette année, ça vous coûte 750 $. Prenez le prix du gaz naturel, ce sera 1500 $. Le prix du mazout, ce sera 2500 $.»

«Les hausses de tarif, c’est normal. Il y a une inflation, tout le monde subit ça», a conclu Éric Martel, soutenant que les tarifs de l’hydroélectricité ont suivi «parfaitement» l’inflation.

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