mardi 2 juin 2015

Hydro-Québec: des bonis grâce au froid et aux trop-perçus

2 juin 2015 – Source : Journal de Montréal

Les cadres d’Hydro-Québec qui ont empoché 22,8 millions $ de bonis de performance l’an dernier doivent surtout une fière chandelle aux températures très froides et à des prévisions trop optimistes, soutient l’Union des consommateurs.

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«N’eût été le froid et les trop-perçus, Hydro-Québec n’aurait jamais atteint les 3 milliards $ de profits nets l’an dernier», souligne l’analyste en énergie, Marc-Olivier Moisan-Plante.

Pour déclencher le paiement de généreux bonis à ses 1768 cadres, Hydro-Québec devait réaliser l’an dernier 3,05 milliards $ de profits. Or, Hydro-Québec a annoncé des profits records de 3,38 milliards $.

Pour justifier le versement de ces primes, la direction d’Hydro-Québec a attribué cette performance au solide rendement de l’entreprise sur tous les marchés, conjugué à une saine gestion des charges d’exploitation.

Climat favorable

En analysant toutefois de plus près les données financières de la société d’État, on constate qu’Hydro-Québec a bénéficié l’an dernier de «conditions climatiques favorables» (froid polaire) qui lui permis d’engranger des revenus supplémentaires de 342 millions $, dont 166 millions $ au Québec, avance M. Moisan-Plante.

À cela, les divisions Distribution et Transports d’Hydro-Québec ont également réalisé 160 millions $ de trop-perçus que le gouvernement Couillard a décidé de conserver dans ses coffres.

De cette somme, l’Union des consommateurs calcule qu’au moins 100 millions $ auraient dû être retournés à la clientèle d’Hydro-Québec. Ce qui n’a pas été fait.

«Cadeau inutile»

Selon ce dernier, il est tout à fait «odieux de venir récompenser» les cadres d’Hydro-Québec pour l’hiver froid ou encore un changement législatif du gouvernement.

«Un cadeau inutile alors que le gouvernement coupe les services à la population partout ailleurs. Un cadeau payé à même nos tarifs», a-t-il fait valoir.

Rappelons que le retour des primes de rendement aux gestionnaires de sociétés d’État a été très payant pour les dirigeants d’Hydro-Québec. Certains cadres ont notamment pu encaisser des primes pouvant aller jusqu’à 30 % de leur salaire annuel l’an dernier.

Le PDG démissionnaire d’Hydro-Québec, Therry Vandal, a notamment mis la main sur une prime de 140 000 $ en plus de son salaire annuel de 469 188 $.

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