mardi 2 juin 2015

Thierry Vandal – Le bilan

2 juin 2015 – Source : Magazine Forces

Thierry Vandal arborait un large sourire quand nous l’avons rencontré au siège social d’Hydro-Québec, le vendredi 1er mai, dernier jour de sa présidence. Il nous a avoué ressentir un pincement au cœur en quittant l’institution où il œuvrait depuis 18 ans, dont 10 à sa direction, mais rien pour altérer sa joie de passer à autre chose, d’aller relever d’autres défis. C’est tout de même un président bien en selle qui nous a accordé sa dernière entrevue, toujours prompt à défendre la société d’État qu’il présidait depuis 2005. Voici le bilan qu’il dresse de ses 10 ans à la direction d’Hydro-Québec.

Quelle a été votre contribution majeure pendant vos 10 années à la tête d’Hydro-Québec ?

Hydro-Québec n’est pas une société d’État ordinaire ; c’est à la fois une grande entreprise et un projet collectif. Elle existe depuis 70 ans et elle sera là encore longtemps. J’étais donc très conscient, quand j’en ai pris la direction, d’hériter d’une responsabilité importante. André Caillé m’avait laissé une organisation solide, et mon seul objectif a été de la laisser dans une situation un peu meilleure que celle dont j’avais hérité. Je pense que c’est le bilan que je peux faire aujourd’hui. Hydro-Québec a continué de se développer dans ses créneaux porteurs, ses projets ont été menés à terme, sa situation financière est extrêmement saine.

Mais je crois que ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir réussi à améliorer les relations avec nos employés et avec les communautés autochtones. Car sans leur collaboration, il nous est impossible de remplir notre mission première, fournir de l’électricité aux Québécois. Sur ces deux fronts, nous avions des défis à relever, et nous y sommes parvenus. Réalisez-vous que toutes les conventions collectives de nos employés ont été renouvelées ces dernières années sans aucun arrêt de travail, y compris la dernière, qui prévoit pourtant un gel des salaires de deux ans et une hausse des cotisations aux régimes de retraite ? C’est un résultat remarquable ! Le climat de travail est sain et la communication avec les leaders syndicaux, excellente. Je suis très fier de ça.

Avec les communautés autochtones aussi, les relations ont été assainies. Les Cris, notamment, sont devenus des partenaires d’Hydro-Québec, une idée impensable quand je suis arrivé ici en 1996.

Sont-elles aussi bonnes avec les Innus d’Uashat-Maliotenam ? On se souvient qu’ils ont bloqué la route 138 pour protester contre le projet de la Romaine.

Oui, mais on a finalement signé une entente avec eux pour la Romaine. C’est d’ailleurs avec les Innus qu’on a relancé le développement hydroélectrique à la fin des années 90, avec Toulnustouc. Toulnustouc a eu des retombées économiques importantes pour les Innus de Bestsamites et a servi de modèle pour les ententes signées par la suite avec les Attikameks et les Cris.

Grâce à la Paix des Braves, nous avons pu aménager les rivières Eastmain et Rupert, un immense projet de 5  milliards de dollars réalisé en deçà du coût prévu et avant la fin de l’échéancier, ce qui est rare de nos jours ! Nous sommes sur la bonne voie pour répéter un tel exploit avec Romaine. Je reconnais que les relations avec les autochtones demeurent complexes, mais on a réussi à en faire des partenaires. De cela aussi, je suis fier.

Si vous posez la question aux consommateurs d’électricité, par contre, ils vous diront sans doute que le bilan des dix dernières années est une hausse continue des tarifs, qui n’a pas l’air de vouloir s’arrêter.

C’est vrai que les tarifs ont augmenté, mais leur hausse a suivi, en gros, le rythme de l’inflation. Il y a même eu des baisses, en 2011 et 2012 ; on n’a pas vu ça ailleurs sur la planète. Malgré la hausse des tarifs, la situation des consommateurs québécois demeure une des plus avantageuses au Canada et aux États-Unis.

Ces décisions ont-elles encore un sens alors que le coût de l’électricité produite par les éoliennes est plus élevé que le prix du marché et que, de surcroît, nous avons des surplus d’électricité ?

L’éolien au Québec a démarré essentiellement en 2002-2003, à un moment où tout indiquait que les besoins en électricité étaient fortement à la hausse, et les prix aussi. On ne parlait pas du gaz de schiste, et tout le monde s’attendait à ce que le prix du marché rejoigne le coût de production de l’éolien qui, dès cette époque, excédait celui de l’hydroélectricité. Pour Hydro-Québec, il n’y avait pas de dilemme entre rentabilité et développement économique. Mais à partir de 2007, il y a eu une grande restructuration dans l’industrie des pâtes et papiers qui a fait chuter dramatiquement le nombre de papetières, entraînant une chute tout aussi spectaculaire de la demande d’électricité, car cette industrie était notre plus gros client industriel. Cette baisse de la demande, couplée à la baisse du prix de l’électricité, a rendu inutile et non rentable le développement de l’éolien.

Arrive ensuite la grande récession de 2008-2009, et tous les gouvernements sur la planète sont à la recherche de projets d’infrastructure pour relancer leurs économies. Notre gouvernement décide alors de soutenir le développement éolien, malgré le contexte défavorable que je viens de vous décrire, parce qu’il profite à des régions qui traversent une période économique difficile. C’est sûr qu’aujourd’hui on a des surplus, qu’aujourd’hui aussi on est conscient du coût de cette filière, mais il faut se rappeler qu’elle répondait à des impératifs de crise économique et de développement régional.

Au total, cependant, Hydro-Québec ne perd pas d’argent avec les éoliennes. Elle n’achète pas l’électricité à 10 cents/kWh pour la revendre à 3 cents/kWh, par exemple, ce qui serait inacceptable pour une société à vocation commerciale ; elle répercute directement les coûts de l’éolien dans les tarifs offerts à ses clients. C’est ce que font toutes les sociétés d’énergie dans le monde, en Allemagne, en Espagne ou aux États-Unis, car toutes font l’hypothèse qu’on ne se trompe pas en privilégiant le développement d’énergies renouvelables comme l’éolien.

Pourtant, la stratégie énergétique déposée sous l’ancien gouvernement l’invitait à mettre un frein au développement éolien ?

C’est vrai, et il faut reconnaître qu’au Québec, on a déjà beaucoup d’énergies renouvelables, l’hydroélectricité étant essentiellement une énergie renouvelable. La question qui se pose aujourd’hui, c’est : à quel rythme doit-on poursuivre le développement de l’éolien ? En a-t-on fait assez pour que cette industrie se renouvelle simplement en entretenant le parc existant par exemple ? Est-elle en mesure de s’autosuffire ?

Les questions que vous posez à propos de l’éolien, d’autres les posent à propos des alumineries et se demandent si les bas tarifs qu’on leur consent en valent la peine. Êtes-vous certain que l’on mise sur les bons chevaux pour développer le Québec ?

C’est aux hommes et aux femmes politiques de faire les arbitrages entre les diverses industries qu’on doit soutenir, pas à moi. Dans les années 1970-1980, on venait de terminer la Baie James et on avait de l’électricité en abondance et à faible coût ; on a alors décidé d’utiliser cet avantage pour attirer les alumineries, très énergivores.

Aujourd’hui, ces entreprises sont installées dans des régions qui éprouvent des difficultés économiques, et ce n’est pas toujours facile de regarder froidement cette situation et de déclarer qu’il faut mettre fin à ces politiques de tarifs avantageux. En ce sens, je comprends les hommes et les femmes politiques ; j’ai beaucoup de respect pour eux.

Leurs choix affectent tout de même la rentabilité d’Hydro-Québec. Est-ce qu’il n’y a pas des jours où vous vous êtes dit : « Je suis un trop bon soldat» ?

Non, je viens d’une famille de militaires, mon père lui-même était un militaire. J’ai toujours compris qu’Hydro-Québec avait des comptes à rendre à son actionnaire, comme toutes les entreprises qui ont des actionnaires. Je suis un gestionnaire, je savais dès le départ que ce n’était pas à Hydro-Québec de déterminer les politiques de développement industriel, par rapport à l’aluminium, à l’éolien ou à tout autre secteur, mais à la sphère politique. Je vis bien avec cela.

Vous nous décrivez une entreprise qui a peu d’indépendance par rapport au gouvernement. On est bien loin de l’époque où on disait qu’Hydro-Québec était l’État dans l’État. Y a-t-il eu un changement de mission à Hydro-Québec ?

Il n’y a pas eu de changement de mission. Cela fait 18 ans que je suis à Hydro-Québec, et la mission que Lucien Bouchard a confiée à André Caillé, lorsqu’il l’a nommé à la tête de l’organisation, et que je me suis joint à son équipe, n’a pas changé. Ce qui a changé, ce sont les conditions de marché. Il y a eu une déréglementation majeure du marché nord-américain de l’énergie, les prix fluctuent maintenant selon l’offre et la demande. Nous avons dû apprendre à vivre avec ces fluctuations, à vendre et à acheter de l’électricité quand les prix nous étaient favorables, à différentes périodes de l’année et même de la journée. Nous avons réussi, et je dirais même que nous excellons à ce chapitre. Une partie appréciable des bénéfices d’Hydro-Québec, qui se sont élevés à 3,4 G$ en 2014, a été réalisée grâce aux avantages que nous avons su tirer de ces fluctuations de prix. Nous avons prospéré aussi sur le marché québécois, un marché en grande partie réglementé. Que ce soit dans un cadre réglementé ou déréglementé, nous avons poursuivi notre croissance et gagné en efficacité. Depuis six ans, nos actifs ont augmenté de 14 G$ et nos charges d’exploitation n’ont pas bougé. Si c’est être bon soldat que d’avoir obtenu de si bons résultats, j’accepte le qualificatif.

La preuve, c’est que vous avez survécu à deux gouvernements, ce qui est rare dans le cas des présidents d’Hydro-Québec.

Oui, je suis arrivé ici en 1996 et j’ai eu le plaisir de travailler avec plusieurs premiers ministres : messieurs Bouchard, Landry, Charest, madame Marois, et maintenant monsieur Couillard. Et j’ai énormément de respect pour le travail de tous ces gens. Dans l’entrée de l’édifice d’Hydro-Québec trône le buste de René Lévesque et, dans la salle du conseil, celui de Robert Bourassa. Il y a une continuité historique à Hydro-Québec et, je le répète, Hydro-Québec est un projet collectif : elle appartient à tout le monde, et je me suis très bien inscrit dans cette perspective-là.

Une autre chose qui a changé sous votre gouverne, c’est la découverte des gaz de schiste aux États-Unis, si abondants qu’ils ont provoqué l’effondrement du prix du gaz naturel et des autres formes d’énergie sur les marchés, dont l’électricité. Finie l’époque où Hydro-Québec pouvait exporter ses surplus et engranger des profits à coup sûr, non ?

Comme le disait Mark Twain, « les rumeurs annonçant notre mort sont largement exagérées ». Ça fait des années que la rumeur court que les exportations d’électricité ne sont pas rentables, mais, encore l’an dernier, malgré la baisse de prix, nous avons connu une très bonne année, et ça augure encore bien pour cette année-ci. Une des raisons est que, mis à part le contrat avec le Vermont, nous avons peu de contrats à long terme qui nous obligeraient à vendre de l’électricité, même quand son prix est très bas. Quand on dit que le prix du gaz naturel a atteint un creux, on parle de son prix moyen ; pendant l’année, il arrive qu’il soit plus bas ou plus élevé, plus élevé à Boston et plus faible à Houston. Le prix de l’électricité suit ces fluctuations et nous ne la vendons que lorsque son prix est élevé. Nous pouvons le faire parce que nous avons un atout exceptionnel et assez unique, que des centrales nucléaires ou thermiques n’ont pas : la capacité de stocker l’énergie. Quand les prix sont bas, nous laissons l’eau s’accumuler dans les réservoirs et, quand ils sont élevés, nous faisons fonctionner nos turbines à plein régime pour profiter de la manne. En ce moment, on exporte peu, car ce sont des semaines creuses, il ne fait pas assez froid, ni assez chaud. On en profite pour effectuer l’entretien des centrales et on se prépare pour donner un grand coup durant l’été et peut-être à l’automne, s’il est précoce.

C’est cette flexibilité qui nous a permis de rentabiliser nos exportations d’électricité des dernières années, malgré la baisse du prix à l’exportation. De fait, on a exporté plus d’électricité aux É.-U. cette année que pendant les deux dernières années parce que les Américains ont fermé plusieurs centrales thermiques au charbon, qu’ils ont dû remplacer par d’autres sources d’énergie.

Ne les ont-ils pas remplacées par des centrales au gaz naturel, abondant et peu cher, plutôt que par l’hydroélectricité ?

Oui, en partie, le gaz naturel a grugé nos parts de marché, mais nous avons quand même accru notre présence à New York et en Nouvelle-Angleterre. Car le gaz naturel a ses faiblesses aussi. C’est une énergie fossile polluante, alors que l’hydroélectricité est propre et renouvelable, et les infrastructures pour transporter le gaz accusent un certain retard, alors que nos lignes de transport sont déjà en place. Nous fondons aussi beaucoup d’espoir sur nos exportations vers l’Ontario ; comme il va procéder pendant les quinze prochaines années à la réfection de son parc nucléaire, il aura besoin d’électricité.

Hydro-Québec compte beaucoup sur ces marchés d’exportation, et je suis confiant pour l’avenir. Il y aura des années fortes, des années faibles, mais la trajectoire est très claire : l’énergie renouvelable va prendre une place de plus en plus importante ici comme ailleurs.

Mais nous n’avons aucun contrôle sur la politique énergétique des Américains, ni sur leur volonté de lutter contre les changements climatiques dont nos exportations sont fortement tributaires.

Je le reconnais, mais les décisions que le président Obama et madame McCarthy, de l’EPA (Environnement Protection Agency), ont prises récemment vont dans ce sens. Leur nouvelle réglementions des émissions de CO2 va mener à la fermeture de 50 centrales au charbon ! Cette année seulement, 26 000 mégawatts produits par la combustion du charbon seront retranchés de la production énergétique américaine. C’est colossal !

Êtes-vous sûr que nos exportations vont en profiter? Certains Américains soutiennent toujours que l’hydroélectricité n’est pas une énergie renouvelable.

Le débat n’est plus là. Les Américains ne vont pas instaurer une réglementation pour favoriser l’hydroélectricité québécoise ! Aux É.-U., les énergies renouvelables, ce sont l’éolien, le solaire, la biomasse, et leur réglementation va d’abord favoriser ces filières-là. Par contre, elle va forcer chaque État à déployer un plan pour accélérer la transition du charbon vers d’autres filières plus propres, ce qu’est l’hydroélectricité. À terme, cela va favoriser les exportations d’Hydro-Québec, qui, si elles ne sont pas avantagées, ne seront pas pénalisées à tout le moins.

Parlons du Plan Nord : presque la moitié des investissements annoncés dans sa dernière mouture viendront d’Hydro-Québec. Le Plan Nord ne risque-t-il pas de mettre sous pression la rentabilité d’Hydro-Québec ?

Non, parce que si des compagnies minières décident d’extraire du minerai dans la fosse du Labrador, et que nous nous engageons à leur fournir de l’électricité, les tarifs seront fixés de manière à ce que ce soit rentable pour Hydro-Québec. Cependant, deux conditions devront être réunies avant que nous en arrivions là : le raffermissement des prix du minerai de fer et la perspective de croissance de la demande d’énergie. Nous ne construirons pas de centrales électriques tant que des compagnies minières ne s’engageront pas à y exploiter des sites.

À long terme, je suis persuadé que nos investissements dans le Plan Nord s’avéreront intéressants. Il y a beaucoup de ressources minières dans la fosse du Labrador, il y a aussi dans le Nord des communautés qui bénéficieront de pouvoir se raccorder à un réseau électrique. Ces communautés, où la croissance démographique est forte, sont actuellement branchées sur des centrales au diésel, polluantes et coûteuses.

Nos investissements dans le Plan Nord prévoient aussi la construction de routes et de réseaux de communication. Ces infrastructures deviendront un atout majeur pour le développement du Nord, comme l’est la Transtaïga pour la Jamésie et la route vers La Romaine pour la Côte-Nord.

Une autre marque de votre passage à Hydro-Québec aura été la hausse continue du dividende versé au gouvernement. Et cela, malgré les bas tarifs, la chute des prix à l’exportation, les rabais consentis aux alumineries, les coûteux achats d’énergie éolienne et les salaires élevés de vos employés. N’est-ce pas devenu une mission impossible que de verser toujours plus de dividendes au gouvernement ?

Ça ne l’est pas. J’y suis arrivé, et je suis sûr que mon successeur y arrivera aussi. Vous avez énuméré les facteurs qui ont un impact négatif sur les rendements d’Hydro-Québec, mais vous oubliez ceux qui vont dans l’autre direction, les gains technologiques qui nous permettent de réduire nos coûts. Les compteurs intelligents en font partie. Les techniques de construction aussi. À la centrale Romaine 1, l’assemblage du groupe turbine alternateur s’est fait en 12 mois ; on avait mis cinq ans à le faire à la première Baie James. Quand on remplace une turbine de 30 ans au complexe La Grande, la turbine de nouvelle génération produit plus d’électricité avec la même quantité d’eau. Tous ces développements technologiques soutiennent notre rentabilité, même si les conditions de marché connaissent un certain recul.

Cette pression sur les dividendes n’a-t-elle pas un peu terni l’image d’Hydro-Québec ? Vous avez dit qu’Hydro-Québec appartenait à tout le monde ; plusieurs Québécois croient plutôt qu’elle appartient au gouvernement, qu’elle est devenue sa vache à lait. N’avez-vous pas observé une perte de confiance en Hydro-Québec pendant votre mandat ?

Non, la confiance à l’égard d’Hydro-Québec demeure élevée. Dans un récent sondage, l’image de marque d’Hydro-Québec s’est classée première parmi celles des grandes entreprises œuvrant au Québec. Pas devant Microsoft et Google, mais devant toutes les autres entreprises québécoises. Bien sûr, il y a des critiques à l’endroit d’Hydro-Québec, les attentes sont élevées et les réseaux d’information les relaient constamment. Ce bourdonnement permanent laisse peut-être l’impression que les Québécois ont perdu confiance en Hydro-Québec, mais ce n’est pas le cas.

Les défis qui attendent votre successeur ?

Un de ses premiers défis sera de bâtir un plan stratégique pour les cinq prochaines années en phase avec la stratégie énergétique du gouvernement. Et de le faire dans un contexte où les attentes de rentabilité et de contribution au développement économique sont très fortes, très élevées. Préparer un plan stratégique est un engagement de long terme, et je ne pouvais concevoir d’élaborer un nouveau plan et d’annoncer mon départ quelques mois plus tard. C’est pour cela que j’ai décidé de partir dès maintenant. Je n’ai aucune inquiétude pour la personne qui va prendre le relais.

Ce sera qui ?

Ah ! Ah !

Où irez-vous ? En politique ?

Non. J’ai beaucoup de respect pour les gens qui vont en politique, mais ce n’est pas pour moi ! Je vais être actif dans le monde des affaires, dans le secteur de l’énergie et dans d’autres secteurs. Je vais le préciser dans les semaines et les mois qui viennent.

Ce que pense Thierry Vandal…

De son salaire élevé et de sa retraite dorée
« Comparez la rémunération des dirigeants des entreprises d’énergie ailleurs au Canada et aux É.-U. et vous verrez que le gouvernement et les Québécois en ont pour leur argent avec ce qu’ils versent au président d’Hydro-Québec. »

Du gaspillage de l’électricité

« Avec nos bas tarifs, c’est dur de convaincre les gens d’économiser l’électricité comme s’ils vivaient à Paris ou en Californie, où les tarifs sont très élevés. Le gouvernement nous fixe des cibles réalistes en cette matière et nous les atteignons ! »

De l’électrification des transports

« Je n’ai aucun doute que le transport terrestre va s’électrifier. En Chine, TM4, une filiale d’Hydro-Québec, et un partenaire chinois produisent déjà des moteurs électriques pour équiper 300 autobus à Beijing. Chez nous, 160 commerçants, dont Métro, Rona et St-Hubert, offrent des bornes de recharge à leurs clients. La demande d’électricité pour le transport ne fait que croître, et Hydro-Québec est bien positionnée pour en profiter. »

De la privatisation d’Hydro-Québec

« On va suivre ce qui se passe en Ontario, où on a décidé de privatiser partiellement Ontario Hydro. Mais n’oubliez pas, Hydro-Québec est un projet collectif ! »

Les dividendes versés au gouvernement par Hydro-Québec

2005 = 1,126 G$
2015 = 2,535 G$ + 656 M$ de redevances hydrauliques au Fonds des générations.

Plan Nord 2015-2035

50 G$ d’investissements publics et privés, dont 20 G$ provenant d’Hydro-Québec.

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