mardi 23 juin 2015

Smartphones et dispositifs cardiaques ne font pas bon ménage

23 juin 2015 – Source : MSN Actualités / AFP

Les ondes électromagnétiques émises par les cellulaires modifieraient le fonctionnement des pacemakers et des défibrillateurs automatiques implantables (DAI), avec un risque non négligeable pour la santé selon une étude présentée le 22 juin.

L’influence néfaste des ondes électromagnétiques sur la santé a déjà été démontrée dans de nombreuses études. En revanche, on ignorait qu’elles pouvaient perturber aussi le fonctionnement des pacemakers et autres dispositifs cardiaques. Ce lien de cause à effet vient d’être mis en évidence par une étude présentée lors d’un congrès commun de l’Association européenne du rythme cardiaque (EHRA), de la Société européenne de cardiologie (ESC) et de Cardiostim qui s’est tenu à Milan le 22 juin.

“Les pacemakers peuvent interpréter par erreur les interférences électromagnétiques (IEM) des smartphones comme un signal cardiaque, ce qui peut causer un arrêt bref du dispositif et entraîner une syncope du porteur, s’inquiète le Dr Carsten Lennerz, l’un des auteurs de l’étude. Par ailleurs, les défibrillateurs automatiques implantables (DAI) interprètent le signal externe comme une tachyarythmie ventriculaire (rythme cardiaque irrégulier et anormalement rapide) ce qui entraîne, en réponse, l’envoi d’un choc électrique douloureux.”

Des recommandations obsolètes

Pour arriver à ces observations, les responsables de l’étude ont fait passer 3.400 tests d’interférences électromagnétiques à 308 personnes (147 porteurs de pacemakers et 161 porteurs de DAI dont 65 porteurs d’appareils de resynchronisation cardiaque) avec trois types de smartphones (Nokia Lumia, Samsung Galaxy 3 et HTC One XL).

L’autre objectif était de déterminer si les recommandations des institutions sanitaires dans le domaine, notamment la Food and drug administration (l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) étaient toujours adaptées. Ces dernières préconisent une distance de 15 à 20 centimètres entre les smartphones et les pacemakers et d’utiliser le cellulaire avec l’oreille située à l’opposé de l’implantation.

Les résultats ont montré que seule une personne avait subi un dysfonctionnement de son DAI censé être compatible avec les ondes électromagnétiques. “Un seul cas prouve que le risque est rare, mais qu’il peut néanmoins arriver. Nous pensons ainsi que les recommandations actuelles des distances à respecter entre les portables et les dispositifs cardiaques doivent être actualisées et réévaluées. D’autant plus qu’elles ne prennent pas en compte les dernières innovations technologiques et les appareils les plus récents tels que les DAI et les appareils de resynchronisation cardiaque”, conclut le Dr Lennerz.

AFP

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